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suite
du compte-rendu de Penaos sur le Puy en Velay
Du Puy en
Velay, je ne connaissais que ses fameuses lentilles.
Même pas l'orthographe.
Même
pas sa position géographique, pas un brin d'information, telle une
ville renfermée sur elle-même, ne laissant rien paraître ou filtrer de
peur de voir son calme et sa quiétude perturbés et être livrée à la
vindicte populaire et être la proie des médias en tout genre et des
journaux à scandales
Alors, que faire ?
Moi, vous me connaissez.
Pas
question d'écrire des inepties qui ne puissent être vérifiées. Le
support le plus constructif et fidèle de la vie de nos régions et de
ses aborigènes que l'on puisse trouver avec les moyens actuels de
recherche est certainement l'INA.
Je m'y suis rendu, convaincu que
je trouverais là une source intarissable et incommensurable
d'informations actuelles et enrichissantes sur cette charmante
préfecture. J'y ai trouvé, entre autre, les vidéos suivantes, et vous
pouvez vérifier surwww.ina.fr :
-Les municipales de 1989
-La fête du Roi et de L'Oiseau de 1987
-La rénovation du centre ville de 1990
-La lentille du Puy de 1959
-Le discours du Général de Gaule à Brioude de 1959
-Le rassemblement des montgolfières de 1985
-La visite de Le Pen de 1990
-Le pèlerinage de Notre-Dame du Puy de 1942
-Le tour de France cycliste de 1954
-Joseph Bastianelli, 97 ans, gravit les marches de Notre-Dame du Puy à
genoux
- .......
-Le plus récent reportage date de 2003 !
Alors,
quoi dire sur une ville aussi calme et charmante dans laquelle il ne
se passe jamais rien ? Dur, dur, dit-il en se grattant la tête ( pour
les amateurs de la Légende des Pauvres Gens de Pierre Loti, la suite
est: nous avions 5 enfants ,cela va faire 7).
Après bien des
hésitations, je crois que je vais vous entretenir sur le sujet suivant:
Voyage au bout de la ligne. Je dois dire que nos retrouvailles donnent
la possibilité à ceux qui, comme moi, ne connaissent pratiquement pas
la France, surtout celle d'en dessous de la Loire (beaucoup plus large
et descendant beaucoup plus bas que je ne le pensais), de découvrir que
notre pays comporte aussi une vaste zone centrale extrêmement riche en
lieux incroyables et superbes dont on ne soupçonne même pas
l'existence. L'approche et la région du Puy en Velay en sont un, et ils
se méritent.
Le TGV a ceci de bien, c'est qu'il relie au plus vite
les points les plus importants de l'hexagone. Et le TER a ceci
d'exceptionnel, c'est qu'il permet, de part sa lenteur et de son
cheminement de paresseux, de pouvoir découvrir des paysages grandioses
et exceptionnels de notre chère France profonde. Quand on est habitué
et même blasé des aéroports et des gares principales, tous et toutes
plus grands et plus somptueux les uns que les autres, des transports
rapides et impersonnels, il reste le TER qui, lui, prend son temps et
est au service de l'individuel, de l'exception.
Il serpente et
tutoie la rivière, la Loire devrais-je dire, il joue à passer au dessus
de temps en temps, mais se précipite pour retourner sur l'adret, pour
avancer vers son amont, en ne faisant la course que sur le chemin du
retour quand ils coulent tous les deux dans le même sens, vers l'océan.
Fantastique et prenant de constater que la vie existe aussi dans ces
lieux paraissant inhospitaliers au citadin que je suis.
Avec
de-ci de-là quelques maisonnettes et même des villages perdus. Des âmes
qui vivent dans cet isolement, des ermites peut-être ?
Quel
contraste de s'arrêter en pleine nature et de constater qu'il y a là
une gare, celle de Chamalière par exemple, sans quai, avec une gare
ferroviaire de maison de poupée, aussi grande qu'une cabine
téléphonique sur laquelle trône majestueusement le nom de cette
bourgade. Comme une invitation à descendre et à oublier le temps !
En
plus Carmello faisant le récit de son voyage pédestre de deux mois à la
recherche de la sérénité et de son bien-être, en phase avec son moi
profond. Expédition qui a donné des envies à certains d'entre nous
d'ailleurs.
Le paysage environnant, le soleil sur les crêtes, le
cliquetis retrouvé des bogies sur les écarts de dilatation des rails et
l'expédition Carmeloesque, le tout, ensemble ?
Un bonheur, le rêve absolu, le vrai, le réel. Le
temps de prendre son temps enfin retrouvé, de ne plus attacher
d'importance aux futilités de ce bas-monde, de se moquer du
qu'en-dira-t'on, de jouir pleinement de la minute présente, en deux
mots : vivre
simplement. Mais surtout voyage au bout de la ligne car le terminus en
est Le Puy en Velay.
Terminus pour les "T.E.R.eisés" chanceux de la
SNCF, pour les deux roues motorisées ou vélocipédistes, pour les 4, 6,
ou 8 roues ou plus, mais surtout un des points de départ ou étape-relais pour les marcheurs vers Saint-Jacques-de-Compostel.
Une
longue traversée vers l'Atlantique, seul avec soi-même, avec Dieu ou
tout autre selon votre critère personnel de croyance ou non en un être
supérieur, avec qui vous le voulez, mais surtout seul avec vos ampoules
aux pieds, avec vos chevilles endolories, avec vos soucis du quotidien.
Mais quel bonheur de pouvoir dire, à la fin : "Je l'ai fait et j'en suis
en osmose avec moi-même".
Et comme en tout, on ne garde que les bons souvenirs.
La
première chose qui surprend à son arrivée dans cette ville est tout
d'abord sa situation entre les monts, anciens volcans majestueusement
surplombés, pour certains d'entre eux, de statues de la Vierge et de
l'enfant.
Surprenant cette ferveur pour l'adoration des icônes représentatives
d'une forte croyance (que dire de celle de Lafayette ?).
Certainement
une bonne aide et une motivation supplémentaire à entamer la longue
route des pèlerins, bâton en main, sac sur le dos, et la célèbre
coquille Saint-Jacques à la main (j'ai trouvé là de quoi recycler les
coquilles vides des Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc, mon pays,
quand on voit à quel prix elles sont vendues et vides en plus aux
pèlerins !).
Curieuse ville aussi, bâtie à flan de coteaux, du temps
où les véhicules étaient hippomobiles et pas encore automobiles, ceci
expliquant les petites rues pavées, rigoles au milieu. Maison de la
largeur d'une fenêtre due à l'ancienne taxe basée sur la longueur du
sol.
Coloriées les façades et ornées à chaque coin de rue d'une
statue d'un saint, représentant certainement dans le passé le nom de la
rue.
La région et le Puy en Velay méritent plus qu'un simple week-end.
J'y reviendrai certainement, et pourquoi pas pour prendre le départ de
l'aventure.
Merci à Gérard et à sa charmante épouse pour avoir bien fait les choses.
Ville
surprenante et agréable, et beau temps (aurions-nous signé un contrat
avec l'eau de-là afin qu'elle ne nous tombe pas dessus en ces derniers
week-end de septembre ?).
Bonne visite de la ville, bonne escalade de certains monts, bonne vue
sur le camping-car de Pierrot du haut du rocher Corneille.
Promenades
en formation dioïques (c'est-à-dire les hommes et les femmes chacun de
leur coté), mais avec beaucoup de joie à se retrouver tous ensemble
pour les soirées.
Le King Head, domaine de Dave Mac Grath, nous a
permis de découvrir la bière locale, la Vellavia, même si sa
température laissait à désirer vu l'affluence des buveurs.
Mais chez nos voisins de Grande-Bretagne, ne boit-on pas la cervoise
tiède ?
Il
eut été bon, vu le décor ambiant, de déguster cette boisson des dieux
dans des verres en obsidienne, ceci aurait ajouté à l'atmosphère
générale.
Découverte aussi pour Claude et moi même des quelques
Verveine dans la fromagerie du coin le dimanche matin. Pas trop mal
après le petit déj et la visite au vide-grenier !
Quelques statistiques:
Sur les 17 présents, 3 nouveaux participants ont été intronisés par
Patu lors de cette retrouvaille.
Seulement 5 d'entre nous ont participés aux trois éditions.
Pour
les forts en maths, avec ces données, pouvez-vous calculer combien
d'anciens Rançois se sont déjà retrouvés au cours de ces trois
retrouvailles ?
La quatrième retrouvaille à Dinan commence déjà à intéresser des
anciens et des nouveaux.
Même les Portes ont décalé leur départ pour Tahiti pour être avec nous !
Patience, nous avons encore plus de 11 mois devant nous !
Juste pour vous mettre en bouche :
Monsieur et Madame Saintmaloàlanagecestvachementfatiguant ont un fils.
Comment l'ont il appelé ?
Solution dans le prochain numéro.
Jacques-Pénaos
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